• De notre auberge Austria, calle Yanacocha au Cafe del Mundo, calle Sagarnaga, la ville regorge de curiosités. 


Il est 8h30, la ville se réveille doucement. Le soleil n’est pas encore assez haut pour éclairer la calle Yanacocha, le quartier est encore à l'ombre. L’air est frais ce matin. 

Les boutiques de la calle Real viennent d'ouvrir leurs portes, elles sont encore vides, la rue encore calme.


Nous tournons à gauche pour descendre les 50 derniers mètres de la calle Genais Sanjinés. On sent l’énergie humaine qui commencent à foisonner.

Les mamitas boliviennes en tenue traditionnelles sont assises par terre, au bord de la route pour vendre leurs pains, gâteaux et autres jus de fruits frais. Un monsieur cire les chaussures en cuir d'une jeune écolière d’environ 7 ans.

Les paceños fourmillent d’un pas décidé, chacun certainement en direction de leur lieu de travail. Certains sont en uniformes greffé de l’insigne de l'enseigne qui les emploie, d’autres ont une allure occidentale et sentent le parfum et le gel coiffant à plein nez, d’autres encore sont en costard cravate, le téléphone déjà à l'oreille. Tous, avancent d'un pas franc, assuré.

Un monsieur, claudiquant, nous bouscule pour nous demander une pièce tandis que nous longeons la vitrine d'une sandwicherie peu ragoûtante : un porc est exposé entier, quelques tranches de rôti entassées dans des petits pain dégoulinant de sauce type mayonnaise… ça vaut la photo !

La ville se réveille, s’active mais les visages sont encore endormis, détendus, comme le nôtre d’ailleurs.


Au bas de la rue, nous arrivons sur la grande Avenida Montés, principale artère de la ville. Un micro attend de se remplir avant de partir, le « crieur » répète en boucle le nom de la destination comme si c’était une prière, un mantra. Le feu passe au vert. Sur le passage piéton, nous croisons un militaire haut gradé en belle tenue, la tête haute et le visage radieux, qui traverse l'avenue au pas de course en saluant de loin le gars chargé d’assurer la circulation.


Tout va très vite, nous sommes bel et bien au cœur d'une métropole mondiale.


Nous arrivons sur la Plaza San Francisco, au soleil. Radieuse. Le soleil nous réchauffe instantanément le dos, ça fait du bien.


Commence à présent l’ascension de la calle Sagarnaga. La pente est raide. Ça sent l’essence. Heureusement, cette rue est en sens unique descendant car celles en sens ascendant sont irrespirables. Tout le centre-ville de la Paz est ultra-pollué.

Sur un lampadaire autour duquel passent au moins 50 câbles de réseaux divers, un bouton d’urgence sur lequel appuyer en cas de nécessité. Improbable.

Des mamitas tiennent un stand de desayuno très appétissant. Elles sont assises sous un parasol, derrière une table dressée de gâteaux et cookies maison, elles proposent cette boisson chaude à base de quinoa, lait et maca que nous aimons tant. Des tabourets prêts à nous recevoir nous attendent mais ce matin nous allons juste au dessus, au Cafe del Mundo. Un peu cher mais les petits déjeuners y sont excellents, à l'occidentale. C'est notre petit plaisir ce matin, bien mérité au lendemain de l’ascension du Huayna Potosi, notre premier 6000.


« We travel not to escape life, but for life not escape us ».


Phi - 10/09/2018