Nous avons débuté le trek du Choquequirao le 14 août 2018, pour nous mener jusqu’au fameux Machu Picchu. Il s’agit d’un trek patrimonial car il fait traverser un grand nombre de ruines, dont celles du Choquequirao, et dont la partie réellement Trek ne dure que 4 jours pleins au minimum. Il s’agit d’un trek presentant beaucoup de dénivelé, c’est sa principale difficulté avec la chaleur.  


Le départ se trouve à Cachora, à l’ouest de Cusco. Pour y accéder, nous avons pris un bus de Cusco (S/.20) jusque Ramel de Cachora, puis un Colectivo (S/8 mais je pense que moins cher est possible). 


Nous arrivons à Cachora sous la pluie. A noter qu’on peut aller à pied de Ramel de Cachora, ce qui peut être une bonne option car en fin d’après midi la lumière est magnifique avec vue sur la chaine de montagne en face.  


Nous passons la nuit chez Celestino et Ceferina avec un très bon accueil, chaleureux et agréable (S/30 la nuit pour deux, S/10 le dîner par personne).  



J1 – Cachora – Santa Rosa Baja (14.6 km, +450-1350, 2850-1500-1950, 6h15) 


On commence fort ce trek avec, après un trajet de 20min en taxi pour arriver au départ, une vue grandiose sur la chaîne de montagnes qui nous fait face et ses sommets : c’est magique !  

La marche débute par une plongée vers le Rio Apurímac situé 1400m plus bas, qui nous prendra une bonne partie de la journée.


Les difficultés ne sont plus le froid et l’altitude mais la chaleur et les moustiques, ainsi que ces dénivelées à n’en plus finir !  

Cette descente est particulièrement difficile pour Philippine et sa hanche, et je déconseille de façon générale ce trek à tous ceux qui ont des problèmes de genoux. Plus nous descendons, moins la chaleur devient supportable, d’autant que nous sommes partis assez tard (10h30).  

Nous arrivons finalement au Rio et commençons à remonter les 350m qui nous séparent de notre campement. Ils nous paraissent bien long ! Nous arrivons vers 17h, montage de tente rapide, petite douche froide, puis nous testons nos nouveaux noodles (la gastronomie en Trek est assez limitée !) avant de nous coucher.  



J2 – Santa Rosa Baja - Marampata (3.4km, +950, 1950-2870m 3h) 


On se lève à la fraîche à 5h pour éviter de faire l’ascension en plein cagnard, et c’est parti pour 850m de montée, avec le sourire s’il vous plaît !  

Le plan était d'aller jusqu’au camping de Choquequirao pour faire la visite l’après-midi, mais notre arrivée à Marampata bouscule quelque peu le programme. Ce hameau posé sur la montagne dégage une atmosphère particulière, une douceur de vivre, qui nous pousse à nous y arrêter. On hésite longtemps car il n’est que 10h30 !  

Finalement, Philippine est un peu malade donc cette petite pause tombe assez bien. Nous choisissons une des nombreuses maisons qui offrent terrain de camping, gïte et couvert et y posons notre tente.


Nous passons donc le reste de la journée à lire, profiter du soleil et de la vue, en compagnie de Daniella, la petite-fille de nos hotes.

On prend également le dîner chez nos hôtes, vraiment excellent. 


Dans ce hameau coupé du Monde, à une grosse journée de marche de la première piste carrosable, l'autosuffisance est de mise. Tout est cultivé sur place (quinoa, maïs, pommes de terre..), à la main puisque l'électricité n'arrive pas ici. Les animaux, notamment les poules et les coqs sont magnifiques. Les quelques panneaux solaires subventionnés par l'état péruvien en 2005 permettent de recharger des petites batteries pour éclairer les salles à manger le soir. L'eau (froide, il n'y a pas d'eau chaude) pour les sanitaires est acheminée en bricolant. Les maisons et autres abris à cuy sont construits en adobes recouvert d'un enduit argileux, ce qui donne une authentique chaleur au hameau.

J3 – Marampata - Choquequirao (4km) 


Nous consacrons cette journée à la visite des ruines de Choquequirao, présentée comme la petite sœur du Machu Picchu et qui signifie le « berceau de l’or ».  

Expérience un peu mitigée car : 


C’est cher (S/.60 alors que c’était encore S/38 l’année dernière) 

Il n’y a aucune explication, rien, nada, walou ! A mettre en relation avec le prix…  

Le camping est loin de tout et oblige à faire des montées et descentes inutiles, en plus d’être assez banal. 

Le site est somme toute peu impressionnant, pour moi le plus intéressant restait les terrasses de lama.

Des espagnols ont fait du boucan toute la nuit et d’autres ont pris le relais à 5h du mat’.

On a eu des nuages… c’est con mais c’est beaucoup moins sympa et ça rend moins bien sur les photos !  


Néanmoins, il n’y a quasi personne sur le site, les terrasses de lama sont vraiment impressionnantes et par beau temps ça doit être assez sympa.  


J4 : Choquequirao – Maizal (14.3km, +1570/-1420, 2800-3270-1850-2950, 8h30) 


Le Choquequirao se fait classiquement en 4 jours en aller-retour à Cachora. Pour nous, le troisième consiste à partir traverser le site et poursuivre de l'autre côté, vers Maizal. Plus difficile, plus isolé, à partir d'aujourd'hui, nous serons seuls sur le sentier, nous ne croiserons que quelques arieros qui apportent de ravitaillement au hameau.


Philippine est encore un peu malade aujourd’hui, du coup on en profite pour faire une petite grasse matinée (jusqu’à 7h) en se disant que l’on s’arrêtera aux ruines de Pinchaunuyoc situées non loin de Choquequirao.  


On monte donc les 500m puis on redescend vers les ruines, qui sont vraiment très impressionnantes également : les Incas étaient des fous ! Faire des terrasses de cette taille, à cette hauteur, éloignées de tout… ça en fait en tout cas un magnifique site pour déjeuner, avec personne à l’horizon. Il est également possible d’y passer la nuit car l’irrigation des Incas fonctionne encore et il y a donc de l’eau ! En partant de Choquequirao en début d’après midi ça fait donc un excellent lieu de bivouac.  

Mais bon, il n’est que midi, on va pas s’arrêter là quand même ! Et c’est donc parti pour 500m et descente et 1100m de montée…  

La descente est assez ardue pour Philippine mais l’arrivée au Rio Victoria nous fait le plus grand bien, que c’est bon de mettre les pieds dans l’eau, les bras, les jambes, la tête dans cette chaleur ! J’en profite pour remplir mon Camelback en prévision de la grosse montée qui nous attend.  

Celle-ci se passe somme toute assez bien (pour ma part en tout cas, Philippine un peu moins mais ça va quand même), avec un rythme posé et régulier on y arrive tranquillement. On sent bien que l’on n’est plus à 5000m, notre sang est hyper oxygéné, ça fait du bien !  

La récompense est bien là une fois que l’on s’extirpe de la vallée, et l’arrivée au campement San Valentino (S./5 pour la tente) offre une très jolie vue sur les montagnes et valles environnantes. De plus, l’endroit est calme, surplombant, paisible.


Valentino et sa femme vivent ici, en autonomie complète. Ils cultivent notamment du maïs et élèvent des bêtes pour leur propre consommation (cochons, poules, cuys, vache). Le soir, nous dinerons dans leur modeste cuisine (deux bonnes assiettes de soupe délicieuse chacun et un maté pour s/10 chacun) : petite maison d'une seule pièce en adobes. Elle est séparée en deux par des placards et une planche au sol : une vingtaine de cuys (cochons d'inde) gloussent à côté de nous. Pendant le repas, il y en a même deux qui arrivent à passer au dessus de la planche et qui circulent entre nos jambes, à côté des chats qui n'essaient même pas de jouer avec.


Valentino et sa femme ouvrent en fait leur jardin et leurs sanitaires, très très sommaires, aux trekeurs (2 à 4 par jours en moyenne) pour qu'ils puissent y passer la nuit.


Nous rencontrons ici un photographe italien du nom de Leonardo (site et Instagram). Le crépuscule nous gratifie de magnifiques couleurs, il n’y a pas un bruit hormis les poules, cochons, vaches, chiens et chats. Une fois l'interminable crise de toux de Philippine calmée, nous passons une belle nuit.


J5 : Maizal – Yanama (9.3km, +1200/-600, 2950-4150-3550, 7h15) 


Vous vous souvenez des 1100m montés la veille après midi ? Et ben on recommence !  L’objectif est un col situé à 4150m (Abra San Juan) , le dernier qui nous sépare de Yanama. On s’y élance après un petit-déjeuner un peu (trop) léger pris chez Valentino en profitant encore une fois de la superbe vue.  

Cumulée à la veille, cette ascension commence sacrément à faire chauffer les jambes ! L’avantage est que l’on commence d’assez haut et que l’on n’a donc ni moustique, ni grosse chaleur, d’autant que l’on monte plein sud. Le chemin est par contre assez inconfortable car constamment boueux, sauf a l'approche du col.  

Nous nous offrons une bonne pause déjeuner et une petite sieste au soleil après 2h30 de montée avec une sacrée vue, puis l’arrivée au col et la vallée de Yanama nous récompense enfin ! C’est BEAU ! Sûrement la plus jolie partie de ce Trek avec la première journée, il y a plus de 2000m entre le col et les rivières au fond.  


La descente jusque Yanama n’est qu’une formalité et nous régale les yeux de couleurs contrastées, le tout sous un très beau ciel bleu.  

Nous passons la nuit chez la fille du gérant du précédent camping (camping Las Flores), et cette fois ci dans une chambre (très économique, S/15), j'en profite pour me faire un nouveau copain.  


J6 : Yanama – Campement du Machu Picchu (bus puis 7.5km jusqu’au campement) 


Pour aujourd’hui, on change de moyen de transport, et on roule ! En effet, nous avons 78km à parcourir jusqu’à Hydro Eléctrica, que l’on doit rejoindre pour arriver enfin à Agua Calientes, lieu de départ de l’ascension du Machu Picchu. Il est également possible de faire cette partie en randonnée, au moins jusque Totora, mais cela fait un +1000/-1000 que l’on a souhaité s’éviter.  

Nous partons donc à 8h pétan… euh non, en fait plutôt 8h50, on est au Pérou faut pas l’oublier… mais nous avons beaucoup plus de chance que ces voyageurs, pour qui le taxi n’est jamais venu !  


Et c’est donc après un bon petit déjeuner très bon marché au camping (S./3,5, pain frais, œuf, lait, avoine) que nous partons vers Santa Teresa, avec nos deux amis italiens rencontrés à Maizal.  

Le trajet en Colectivo est plutôt confortable, avec une magnifique vue tout du long, et notamment au col que nous traversons, et sur lequel nos compagnons de voyage profitent de la neige. Le Colectivo ne va pas complément jusque Santa Teresa et nous oblige à trouver un taxi un peu au milieu de rien, mais on y arrive. Entre temps, la pluie a commencé à tomber, on est donc contents de faire cette journée en voiture.  

On arrive donc à Santa Teresa, on mange un bout, et je me rends compte que j’ai oublié ma veste étanche au camping de ce matin ! Une sacrée tuile, d’autant que le numéro que j’avais du camping tombe sur le proprio qui n’y est pas et me dit d’appeler le téléphone public de Yanama, qui ne répond pas… Yanama qui se trouve donc maintenant à 5h de taxi de là où l’on est.  


Tant pis j’appellerai plus tard, on monte dans un taxi, je récupère mes bâtons oubliés au marché (c’est la journée), et nous voici partis pour Hydro Eléctrica, dernier point accessible en voiture avant le Machu Picchu.  


On poursuit après sur la voie ferrée à pied direction Agua Calientes, en compagnie des nombreux autres voyageurs qui choisissent cette option économique, mais une ecolodge camping sur le chemin assez sympa nous fait de l’œil et on s’y arrête donc afin d’éviter l’aller retour à Agua Calientes (plus loin de 2km que l’entrée du Machu Picchu) et sa foule permanente.  

La météo a l’air plus tôt pas mal pour le lendemain, ça va le faire !  


J7-J8 : Machu Picchu 


Nous choisissons de faire le Machu Picchu l'apres-midi, pour deux raisons au moins : eviter de se lever a 4h du matin afin d'etre les premiers devant l'entree du matin, et eviter la foule.


Nous faisons donc une petite grasse mat et prenons notre temps avant de se diriger vers l'entree, il a plu ce matin mais a midi le temps se degage et le soleil fait son apparition, ca va etre top !


Nous arrivons donc a l'entree du bas mais le garde va rapidement mettre fin a nos illusions : premierement, contrairement a ce que disait notre guide, il n'est plus possible d'acheter son billet directement au machu Picchu, et deuxiemement les billets qui devaient etre a S/100 a partir de 13h n'existent plus ! Merci le Petit Fute (de 2018-2019 je precise) !


Il ne nous reste donc plus qu'a nous diriger vers Agua Calientes pour prendre nos billets pour le lendemain, en esperant que la meteo soit aussi genereuse qu'aujourd'hui... Cela nous permet neanmoins de decouvrir Agua Calientes, ou plutot Machu Picchu Pueblo comme elle se nomme maintenent, une ville accessible uniquement en train et dont le developpement repose quasi uniquement sur le Machu Picchu. On se conseole en s'arretant dans une boulangerie francaise puis rentrons sous un beau soleil a notre camping...


La matinee du lendemain se passe avec comme unique passe temps nos prieres pour que les nuages aillent voir ailleurs si on y est... Peine perdue, ils resteront la toute la journee, on a vraiment mal choisi notre jour ! Nous retournons donc vers l'entree du site et montons les 800m necessaires pour acceder au site, avec comme bruit de fond le balai incessant des bus "ecologiques" (c'est marque dessus) qui montent et descendent les milliers de touristes qui veulent s'eviter cette peine...


Le temps d'un petit casse croute et nous y voici ! Alors honnetement, je reste un peu sur ma faim, les 150 soles de l'entree et la meteo maussades n'y etant surement pas pour rien, mais je n'ai pas trouve ca exceptionnel, et surement pas au niveau du prix. Nous suivons docilement le parcours, en tirant jusqu'a la Porte de l'Inca, d'ou arrivent les randonneurs qui ont fait le Trail de l'Inca (450$ au bas mot - non, ce ne sont pas des Soles mais bien des dollars). En arrivant la-haut, une brume epaisse se leve, c'est bien simple la pluie l'accompagnant, on ne voit rien !


C'est malgre tout incroyable de se dire que ce peuple a construit tout ceci ici, loin de tout, avec une telle minutie et un tel perfectionnement (ne pas oublier qu'ils n'avaient ni la roue, ni le cheval). Cela reste bien sur un site majeur du Perou mais, vu son prix, sa difficulte d'acces (si on ne prend pas le train hors de prix) et son tourisme de masse, je pense qu'il y a beaucoup mieux et pour moins cher.